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WhatsApp : un sursaut de conscience des utilisateurs face à leur protection des données

Suite aux annonces récentes de WhatsApp concernant la modification de leurs conditions d’utilisation, vous êtes aussi devenu (e) incollable en matière de messagerie électronique? Signal et Telegram n’ont plus de secret pour vous?

Pas de panique! Avant de confiner votre smartphone dans vos micro-ondes ou de passer des nuits blanches à supprimer tous vos comptes sur les réseaux sociaux, prenons un instant pour décrypter les dernières annonces qui ont fait frémir la toile.

WhatsApp

Un message de service anodin?

Le 15 janvier dernier, le lanceur d’alerte Edward Snowden mentionnait sur Twitter :

La plus grande migration jamais connue vers une application de messagerie sécurisée

Et pour cause. Suite à l’annonce de WhatsApp du 4 janvier 2021, nombreux ont décidé de transférer leur compte vers des messageries concurrentes . Une véritable aubaine pour une application comme Signal, soutenue par des personnalités publiques comme Elon Musk .

Même le gouvernement indien s’en est mêlé, demandant à l’entreprise américaine de renoncer à cette mise à jour de leurs CGU imposée à ses citoyens.

Suite à ce premier tollé populaire, l’entreprise américaine a annoncé que la mise à jour, censée entrer en vigueur le 8 février prochain, serait repoussée au 15 mai 2021. Annonce stratégique afin de préserver l’image de la marque , mais n’ayant pas vraiment suffit à apaiser les esprits.

Un exode justifié?

L’application WhatsApp avait dès son apparition en 2009 séduit par sa promesse de chiffrement de bout en bout des conversations et des appels de ses utilisateurs, soucieux du respect de leur vie privée.

Pourtant ceux-ci ne s’étaient pas autant émus du rachat de la firme par Facebook en 2014 , malgré les nombreux scandales essuyés par l’entreprise de Mark Zuckerberg. De plus, pourquoi ne pas s’inquiéter de l’utilisation d’autres applications comme Instagram ou Messenger, également sous le giron du réseau social?

Par ailleurs, ce qui a le plus échaudé les utilisateurs de la messagerie, c’est avant tout la communication ratée ayant entouré cette mise à jour des conditions d’utilisation, celle-ci semblant indiquer un éventuel partage des conversations avec des entreprises tierces, sous peine de suppression des comptes des contestataires.

Ou, les conversations et les appels réalisés via l’application sont et resteront chiffrées de bout en bout, et demeureront privées. Ni WhatsApp, ni Facebook ne peuvent avoir accès au contenu partagé.

Pour ce qui est des données échangées entre les deux sociétés, mise à jour ou non, Facebook récupère déjà bel et bien certaines données collectées via WhatsApp, telles que l’adresse IP ou le numéro de téléphone de l’utilisateur. Pour les plus courageux, un inventaire à la Prévert des données collectées et partagées est accessible sur la politique de confidentialité de l’application. Car oui, si l’on s’intéresse au sort de ses données, il faut souvent s’armer de patience … et apprécier la lecture!

Toujours pas rassuré(e)?

Afin de continuer à échanger l’esprit léger (sans vivre dans la peur que M. Zuckerberg lise vos messages les plus inavouables), voici nos conseils concernant les messageries respectueuses de vos données personnelles et de votre sécurité :


Messageries instantanées


Un service

Les +

Les –

Signal
  • Chiffrement de bout en bout
  • Code open source
  • Application préférée d’Edward Snowden
Le stockage des métadonnées
Wickr
  • Des fonctionnalités intéressantes (détection des captures d’écran, blocage des claviers tiers…)
  • Protocole de chiffrement open source
  • Une possibilité d’utilisation en entreprise
Une version gratuite sans certaines fonctionnalités
Olvid
  • Aucune collecte de données personnelles
  • Chiffrement de bout en bout
  • Certifié CSPN par l’ANSSI
Des options payantes
Télégramme
  • Des messages pouvant «s’autodétruire»
  • Des groupes de discussion jusqu’à 100 000 membres
  • Code open source
Un chiffrement de bout en bout pas automatique

Un scandale facilement évité?

Tout d’abord, il faut avant tout tirer de ce fait d’actualité 2.0, c’est le prix de conscience de l’internaute quant à l’utilisation de leurs données personnelles et au respect de leur vie privée. En témoigne l’accroissement des demandes de droit d’accès ou d’effacement que doivent gérer les entreprises au quotidien.

Comme on pouvait s’y attendre, les platesformes de microblogging mettent en place sous le feu des projecteurs les faux pas des entreprises en matière de protection des données. Si auparavant, une violation de données ou une «politique de confidentialité» bancale était vite oubliée, elle devient aujourd’hui un enjeu réputationnel sur les réseaux sociaux. 

Ainsi, une relation de confiance et une politique de conformité claire sont désormais, dans notre monde toujours plus connecté, les clefs d’une image de marque viable et d’une relation client saine et pérenne.


Pour solliciter l’aide face à ce vaste projet, et ne pas subir les tweets accusateurs d’Edward Snowden, n’hésitez pas à consulter notre playground Trust & Cybersecurity de Devoteam !