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Chapitre 1

Édito

Dans la préface de l’excellent “L’objet industriel en question”, François  Barré écrivait “l’objet fascine l’homme autant qu’il le sert. Mais il  oscille toujours entre deux états extrêmes, l’outil et l’emblème.”  Nous étions en 1985 et le design avait du mal à trouver sa place  entre le beau et l’utile. 40 ans plus tard, le contexte a fortement  changé. Le design a gagné en maturité et fait partie intégrante de  la réflexion stratégique de plus en plus d’entreprises. 

Quatre dynamiques d’évolution expliquent ce changement de regard,  de rôle et de perception. Chacune démontre l’apport structurant du  design dans la réflexion stratégique des organisations. 

1 – Performance et quête de  sens : en 40 ans le rôle du  design a changé, tout comme  l’écosystème de l’entreprise (tout  converge). Si elles sont toujours  à la recherche de performance  et de rentabilité, elles doivent  apporter à celles et ceux qui  y travaillent des valeurs et du  sens. Très centrées sur l’humain  et connectées à l’évolution de  la société, les approches design  ont pour objectif de réconcilier  ces objectifs. 

2 – Vélocité, cohérence et  rationalisation : dans un  monde où la réactivité est clé,  les démarches systémiques et  itératives inhérentes au design  sont un atout pour agiliser les  entreprises sans perdre de vue  le produit, le client et l’utilisateur.  Il est également un acteur de  la rationalisation structurant  la cohérence des processus de  conception… 

3 – Créativité et esthétique : le rayonnement du design repose en  grande partie sur le développement des approches anglo saxonnes  qui depuis de nombreuses années ont démocratisé ces pratiques  dans les entreprises, les administrations, les start-up… 

Avec le Design Thinking, la créativité est devenue l’objet de toutes  et de tous. Loin de se limiter, le rôle des équipes design s’est élargi.  Elles doivent désormais stimuler, cadencer, organiser et challenger  cette créativité et cette intelligence collective qui couvrent un  périmètre de plus en plus large au sein de l’entreprise et permettent  de repenser les produits et les organisations. 

Les équipes design doivent également continuer à porter, et c’est  parfois oublié, l’exigence esthétique de tout ce qui est produit par  et pour l’entreprise, au-delà du simple respect des chartes et autres  “design systems” établis. 

4 – Du produit à l’organisation, en interne comme en externe : les  points précédents attestent de la large couverture du design et de  la nécessité de lui donner la capacité de rayonner sur l’ensemble de  l’écosystème interne et externe à l’entreprise. C’est une discipline  génératrice de valeur et de transformation qu’il convient d’utiliser.  

C’est cette portée large, structurante et vertueuse qu’a le design  dans la stratégie des entreprises que nous avons souhaité  expliquer et défendre dans cette publication. Celle de la stratégie  du design. Pour poser le cadre dans l’action et non la réaction.