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Demain la data​: Cloud-Native Softwares

2020-08-07-Demain la dataAffirmons-le simplement, le cloud aura tout changé dans notre industrie.

Difficile de dire à quelle génération de logiciels nous en sommes tant le temps passe vite, mais il est clair que depuis quelques années, une nouvelle génération de logiciels-plateformes est née dans le monde de la data, nous les appellerons les Cloud-Native Softwares.

Ces logiciels, appelons les vraiment des plateformes, sont nés dans le Cloud et n’ont à priori aucune intention ( et surtout d’intérêt ) à en sortir.

Ils s’appellent Snowflake, Looker, Matillion, Databricks ou encore Toucan Toco (la pépite française récemment identifiée par … le fondateur de Business Objects).

Sur le papier, ils entrent respectivement dans les bonnes vieilles catégories suivantes : Bases de données, Analytics, ETL.

Dans la réalité, ils ont réinventé une catégorie de logiciels à eux tous seuls. Rentrons un peu dans l’histoire…

C’est un constat de bonne foi, tous les logiciels de la génération précédente (ceux qui ont été développés en mode client natif ou client / serveur, ou serveur natif) ont beaucoup de mal à passer au cloud:

  • La technologie est difficilement portable
  • Le multi-tenant est un casse tête à implémenter
  • Le changement de business model est trop brutal à appliquer après des dizaines d’années de succès commercial
  • Les canaux de distribution du cloud sortent de l’ordinaire
  • Des plateformes as-a-service 24×7 sont réellement complexes à créer et manager (voire très sensibles dans le cas de la data), lorsqu’on devait se contenter auparavant de distribuer des packages d’installation et de faire un support email ou téléphonique.
  • La gestion des mises à jour (quasi) transparentes, sont d’un autre ordre à gérer, par rapport aux releases classiques d’avant

Les exemples ne manquent pas, Salesforce Marketing Cloud a bien profité des déboires de Néolane version Cloud aka Adobe Campaign dite “v7”. Combien de solutions ainsi “portées” dans le cloud démarrent avec une liste de features outrageusement inférieure à la version on-premise, ce qui ne manque pas de déstabiliser les clients.

Et cette nouvelle génération cloud-native l’a bien compris en démarrant from scratch dans le cloud.

Les avantages sont multiples:

  • Une équipe nouvelle et sans passé
  • Au maximum 3 plateformes à gérer ( et non des dizaines de versions d’OS différents)
  • Des ressources matérielles, réseau et stockage quasi-infinies (si tant est que les coûts restent raisonnables ou imputables à la facture cloud du client final, et que le produit soit suffisamment bien conçu)
  • Des canaux de distribution puissants et immédiatement mondiaux (comme le dit Aaron Levie, CEO de Box, notamment ici : https://twitter.com/levie/status/1288640233408360449)
  • Un marché à prendre tant les acteurs traditionnels ont pris du retard
  • Des intégrations très natives aux autres logiciels Cloud, eux-mêmes en manque d’intégration de données

Ils en profitent aussi pour intégrer l’essence du cloud:

  • Complètement managés (0 install/0 upgrade vu de l’utilisateur)
  • APIs disponibles
  • Liste de connecteurs pléthorique
  • Scalabilité impressionnante
  • Security by design

Toutefois, ces nouveaux restent très attentifs aux plateformes cloud elles-mêmes, qui n’ont de cesse de monter en gamme (cf la roadmap agressive de RedShift ainsi que BigQuery Omni pour aller tempérer les ardeurs de Snowflake).

Snowflake démontre toutefois une croissance hors-norme. Attendons les chiffres réels de Snowflake dans quelques semaines (avec leur S-1), les rêves des investisseurs vont à nouveau devenir la nouvelle norme pour les suivants !

Et pour revenir aux acteurs de la génération précédente, ils sont loin d’avoir dit leur dernier mot, ils ont déjà des portefeuilles clients magnifiques. SQL Server sera-t-elle un jour une base de données vraiment Cloud ? Quid de Tableau Software après le rachat par Salesforce ?

La liste est aussi remplie que les Quadrant du Gartner des 10 dernières années 🙂

Il y a 10 ans, l’AppStore était à peine né, et le cloud n’était qu’au stade de promesse. Aujourd’hui en 2020 on ne déploie quasi plus que dans le Cloud et sur son mobile. 

Vivement les 10 prochaines années !

Alors, d’après vous, le software en 2030, on en sera où ?

 

Affaire à suivre…