Les centres de recherches de nouvelles technologies s’accordent tous sur le fait que l’intelligence artificielle crée plus de métiers qu’elle n’en détruit. Un article paru sur Gartner, en 20171 estimait que 500 000 nouveaux emplois seraient créés grâce à l’intelligence artificielle d’ici 2020. Quelques années plus tard, nous assistons à un avènement sans précédent avec la création de nouveaux métiers précipités par l’intelligence artificielle ou/et le machine learning, dans les différents organes de l’entreprise. Tout au long de cet article nous essaierons de découvrir ensemble ces nouveaux métiers qui semblaient utopiques il y a tout juste une décennie. Nous ferons un focus sur la Direction des Systèmes d’Information (DSI), qui occupe un rôle clé dans l’accompagnement de la transformation digitale de l’entreprise.
La Data et son exploitation, au coeur de toutes les suspicions
L’importance de la donnée dans un système apprenant et évolutif ne fait plus aucun doute. En effet, les entreprises savent que pour mettre en place une détection de fraude, concevoir des assistants virtuels ou encore faire de la maintenance prédictive, ils auront besoin d’historiques et donc de la Data. Toutefois, l’intelligence artificielle rencontre des freins pour se développer pleinement, et ce, même auprès des grands groupes qui disposent de données. Les raisons sont diverses, mais la principale cause évoquée par les DSI est le danger lié à l’exploitation abusive et incontrôlée de ces données.
Durant les 10 dernières années nous avons assisté à une multitudes de polémiques autour de la data et de son exploitation par des algorithmes d’intelligence artificielle de plus en plus restrictifs. “la Data, l’or noir du numérique”, “Les données, le nerf de la guerre numérique” ou encore “l’exploitation de la Data représente-t-il un danger ?” Autant de sujets qui ont tourmentés les esprits et aboutit à des actions concrètes. La plus importante, sur l’échelle mondiale, reste bien évidemment l’adoption de la RGPD par l’union Européenne et a donné suite à un décret de la CNIL concernant la création d’un nouveau poste dédié à la protection des données (Data Protection Officer) au sein de la DSI (ou ailleurs les avis divergent à ce niveau). Le DPO désigne une personne en charge de la protection des données personnelles traitées par un organisme (pour en savoir plus sur le DPO, consultez notre livret, Vous avez dit.. DPO? )
Les grands comptes prennent le devant
À l’ère de la Data, les grands groupes ont compris l’importance de développer leurs capacités de stockage et d’exploitation des données à travers des algorithmes sophistiqués, ce qui a donné suite à la mise en place des équipes dédiées à cet effet. Avec le temps, ces experts de la data finirent par constituer ce que nous appelons communément aujourd’hui les DataLab. La présence d’une telle structure au sein de la DSI a fini par donner naissance au poste de “Responsable/Directeur Data” décrivant une personnalité avec une connaissance de l’entreprise et ses acteurs, un commercial inter-entités et ayant un bon sens de la communication et de l’organisation.
L’IA et la cybersécurité, le nouveau pari de la DSI
Pour faire face à la multiplication des cybers menaces, des DSI ont pris le devant en se dotant d’une section spécialisée SOC (Security Operations Center)(2)
dont les équipes se composent généralement de spécialistes Cybersécurité et d’intelligence artificielle. Ces équipes permettent l’identification en temps réel des comportements atypiques de cyberattaques à travers l’utilisation des derniers algorithmes de machines learning et de Deep Learning. La mise en place d’un tel dispositif au sein de la DSI nécessite une modification de l’organisation classique des SOC afin d’aboutir à la création du poste de “Security Operations Center Lead Engineer” faisant référence à un profil ayant des compétences techniques des deux disciplines et dont le rôle consiste à coordonner les deux groupes de spécialistes afin d’atteindre les objectifs fixés par le responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI).
iRPA, la solution-miracle de la DSI
L’Intelligent Robotic Process Automation (iRPA) concilie l’approche de l’intelligence artificielle et de l’automatisation classique, il apparaît désormais comme la nouvelle génération du RPA, plus adapté et surtout plus proche de l’humain. En effet, le RPA (Robotic Process Automation) classique est souvent critiqué à cause de son approche qui est d’automatiser au maximum toute la chaîne depuis l’acquisition des données par l’entreprise, jusqu’à la mise à disposition à ses clients finaux. L’ iRPA, à contrario, s’identifie par son approche plus flexible de l’automatisation. Les DSI victimes d’une sur-automatisation des robots étudient l’approche iRPA à travers la création d’un poste de “Responsable iRPA” désignant une personnalité ayant une bonne connaissance des métiers et des processus (automatisés ou en cours d’automatisation) de l’entreprise.
L’IoT (internet of things) s’invite dans la partie
Avec la 4ème révolution de l’industrie (Industrie 4.0), l’interconnexion des hommes et des objets a fini par prendre une place stratégique au coeur de la DSI ainsi que celle de l’exploitation des données qui en résultent. L’Edge computing, qui permet de traiter les données aux plus près du matériel (des capteurs) est également en train de devenir un élément-clé de la transformation digitale à tel point que des tendances de Gartner prédisent la fin des Data Center traditionnels tels que nous les connaissons, et ce, au détriment des infrastructures Edge au Multi-Cloud. Cette transformation, poussent ainsi les DSI à la création de nouveaux postes dans les équipes IT opérationnelles/ infrastructure comme “Edge AI Engineer” désignant un profil disposant des connaissances techniques nécessaires pour l’élaboration d’algorithmes complexes dans un environnement local (au sein d’un système embarqué). D’autres métiers comme “Edge Computing Analyst” ou encore “Edge Computing Developer” font partie de ces métiers.
Pour conclure
Les DSI et les métiers peinent à se synchroniser. En effet, les métiers prennent de plus en plus d’initiative quant à la réalisation de projets d’intelligence artificielle ou d’innovation au sens large ce qui génère du retard, entre le moment où ces derniers démarrent et le moment où l’IT en a connaissance. Dans un environnement de plus en plus compétitif et agile suggérant plus de prises d’initiative de la part des métiers dans les années à venir, la création des postes précédemment évoqués permettra aux DSI d’être plus flexible et surtout plus efficace dans l’accompagnement des élans d’innovation des différents organes de l’entreprise.
Sources
(1) https://www.gartner.com/en/newsroom/press-releases/2017-12-13-gartner-says-by-2020-artificial-intelligence-will-create-more-jobs-than-it-eliminates
(2) https://www.gartner.com/en/newsroom/press-releases/2017-10-12-security-operations-centers-and-their-role-in-cybersecurity
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