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Quels outils pour décarboner mon IT ?

A la différence d’un bilan carbone global mené par la direction RSE, le bilan carbone IT se concentre spécifiquement sur l’impact environnemental des activités numériques tels que le matériel informatique, les data centers, la consommation du cloud, le réseau ou encore le parc applicatif.

Les outils de calcul de l’empreinte environnementale sont majoritairement des plateformes SaaS permettant d’établir le bilan carbone d’une DSI grâce à l’automatisation de la collecte des données. Ces outils facilitent la définition et le pilotage des plans de réduction de l’impact environnemental des entreprises liés au digital et sont une opportunité d’initier une dynamique au sein des équipes.

Avec l’évolution ces dernières années des données disponibles sur les impacts environnementaux du numérique, l’outillage du plan de décarbonation de l’IT devient un défi IT plutôt que métier. On voit alors émerger de nouveaux besoins d’automatisation et de pilotage de feuille de route, et on commence à combiner la double contrainte financière et environnementale, qui permettra demain aux DSI de prendre les bonnes décisions pour leur IT.

Pourquoi mettre en place un outil de calcul de carbone IT ?

La mise en place d’outils dédiés au suivi de l’empreinte carbone numérique peut être motivée par plusieurs ambitions dont :

  • L’alignement sur la stratégie et les objectifs de réduction de l’empreinte carbone initié par l’entreprise au global
  • L’intégration d’un bilan carbone IT plus précis et exhaustif au bilan global RSE
  • Le besoin de construire des plans de réductions quantifiés pour chaque département de la DSI
  • La mesure de l’efficacité des plans de réduction dans le temps et sur une base fiable
  • La possibilité de communiquer aux clients de la DSI les impacts environnementaux de ses services
  • L’alimentation continue et automatisée de l’outil en données plutôt que lors d’un audit annuel de collecte
  • La mise en place de tableaux de bord de suivi à destination des managers de chaque service et de la direction

Quels impacts sont à prévoir sur la DSI ?

Pour lancer la réflexion sur l’implémentation, il est nécessaire de considérer les points suivants: quelles sont les ambitions suite au déploiement de l’outil, est-il aligné avec la stratégie SI RSE ? Quel est le niveau de détail souhaité (facteurs d’émission ou calculs monétaires) ? Quelle est la méthodologie de calcul (bilan carbone ADEME, GHG, ACV) et quelle est la forme du reporting souhaitée ?

Pour accompagner la mise en place de l’outil, la création d’un poste de référent numérique responsable est recommandée. Il est garant de la construction et de la précision du bilan carbone du numérique ainsi que de la définition et de la mise en place de la stratégie de réduction. Il se place également en position d’évangéliste au sein des équipes et assure la passerelle vers les équipes RSE et métiers.

Préparer un référentiel exhaustif de ses actifs informatiques est un prérequis essentiel. Pour ce faire, assurez-vous d’avoir disponible un outil de type CMDB regroupant les données nécessaires (l’infrastructure informatique, serveurs, équipements réseau, dispositifs de stockage etc.) et qui est maintenu en continu.

D’autres sources complémentaires telles que le parc de machine virtuelles, les émissions des prestations externes ainsi que les consoles d’administrations des outils sont à anticiper.

Pour garantir un déploiement réussi, assurez-vous d’avoir à disposition des ressources formées à la comptabilité carbone. Au-delà de l’implémentation technique, une ingénierie de calcul est nécessaire pour définir les facteurs d’émissions à retenir et les normes de calcul et de résultat à utiliser (GHG, Ademe, cycle de vie, etc.)

La question de l’interfaçage est à considérer dès le choix de l’outil car chaque éditeur offre des possibilités d’interfaçage différentes. Il est donc nécessaire de cartographier en amont les sources de données de votre futur système de collecte et de calcul pour choisir l’outil avec le plus de potentiel d’automatisation.

Quelques exemples d’interfaces possibles pour vous guider :

  • Matériel : ServiceNow, SolarWinds
  • Consommation cloud : Google Cloud, Microsoft Azure, AWS
  • Usages des infrastructures : Nagios, Aternity
  • Réseau : OpenNMS, Cisco.

Enfin, pour concrétiser le plan d’action qui sortira des mesures permises par votre nouvel outil, les responsables de chaque domaine de votre DSI (applicatif, infrastructure, workplace) doivent être formés à une utilisation régulière de l’outil, impliqués dans le suivi des KPIs, et objectivés sur une réduction continue de l’empreinte sur leur scope (qui sera une quote-part des objectifs de réduction globaux de la DSI).

Les nouveaux outils de calcul de l’empreinte environnementale ne restent donc que des outils. La nécessité de prévoir des compétences et des ressources pour les configurer (cartographier les sources de données, valider les facteurs d’émission), les faire adopter (objectiver les équipes, fédérer une communauté) et les améliorer en continu (ajouter de nouvelles sources de données, affiner les facteurs d’émissions) est à anticiper pour garantir une implémentation efficace.